retour de colloque (2), pour les porteurs de projets...
Jeudi dernier, les intervenants en général et votre serviteur en particulier ont été pas mal sollicités pour livrer leurs 'recettes', et ce alors que nombre d'orateurs insistaient sur les difficultés, obstacles et autres barrières au développement de l'autopartage...
Bref je ne suis pas sûr que l'on ait réussi à inspirer les entrepreneurs potentiels....
Apres réflexion, je me propose de partager des idées (très) personnelles à l'attention de tous ceux qui jouent avec l'idée de devenir opérateurs d'autopartage en France.
- Devenir opérateur d'autopartage, c'est facile ! Vous possédez une voiture, vous avez une place de parking, vous y êtes ! Reste plus qu'à trouver des clients qui vous paient pour ça ! Félicitations pour le nom du service, car-en-bas, caramba !
- A ce sujet, les clients, il va falloir aller les chercher et c'est pas le terme autopartage qui va les faire baver d'envie ! Donc préparez vous à ... vendre (si, si !) mais rassurez-vous c'est fun et vous apprendrez plein de choses. Par contre cela coûte du temps, beaucoup de temps, et de l'argent.....
- C'est un sujet collant, le client, vous verrez, alors encore un mot, D-I-V-E-R-S-I-T-E.... Une évidence qu'il faut marteler : si tout le monde a besoin d'une voiture au même moment pour faire la même chose, passez vite le permis 'transport de passagers' et achetez un bus sur e-bay. Ah, tant que vosu y êtes, oubliez les théories de marketing des années 80, faites voler en éclat les segmentations, et apprenez à aimer l'unicité de l'individu irrationnel et schyzophrénique.
- Mais bon, c'est pas si terrible, et au moins, le car sharing, c'est pas la conquète de l'espace : si au bout de 3 mois votre première voiture rouille toujours au parking et si au bout de 6 mois le Chiffre d'Affaire ne couvre pas la grande majorité des coûts opérationnels, il est toujours temps de reconnaître que c'était peut être pas une si bonne idée, après tout, et limiter les dégâts. Pardon, vous étiez bien sûr en avance sur votre temps !
- Cash is king : bien sûr que l'autopartage à échelle (post-)industrielle demande des investissements lourds, et comme toute nouvelle entreprise, l'absence de cash est fatale, alors, quel que soit le besoin identifié sur votre fichier Excel, doublez ce chiffre et c'est ce qu'il vous faut réunir... Tant qu'on y est, soyez serein et prêt à tout perdre, mais pas plus. Votre banquier vous demande de porter votre caution personnelle ? c'est le moment de trouver ce NON en vous !
- Lancez-vous ! soyez à l'écoute et prêt à changer d'avis. Vos membres (encore eux !) vous feront savoir ce qui leur plaît et ce qui les gêne. Donc faites leur plaisir et arrêtez de leur mettre des bâtons dans les roues (?!?). Quel que soit votre choix d'offre vous serez agréablement et désagréablement surpris par l'intelligence collective de cette communauté de membres que vous 'dirigez'... Et vous récolterez les membres que votre offre mérite !
- Alors, c'est quoi le chiffre magique ? Le nombre de membres par voiture ? Le nombre de voitures par emplacement ? Le nombre de sorties par jour, les heures louées par jour ? L'âge du dirigeant divisé par la racine carrée du nombre de clics sur votre site web à la puissance de votre référencement sur Google.... Naaan !
Je vais vous faire économiser des mois de tâtonnements sur Google Spreadsheet.
Après la trésorerie, ce serait une bonne idée de suivre votre coût d'acquisition client.... Un suivi du CA rapporté aux coûts opérationnels peut aussi vous éviter de rentrer dans le mur sans votre ceinture de sécurité. Avec ca, votre banquier aura le sourire quand vous lui demanderez de financer le doublement de la flotte.
Vraiment, je vous ai tout dit ! vos tripes et votre cerveau feront le reste !
Caramba !
Bref je ne suis pas sûr que l'on ait réussi à inspirer les entrepreneurs potentiels....
Apres réflexion, je me propose de partager des idées (très) personnelles à l'attention de tous ceux qui jouent avec l'idée de devenir opérateurs d'autopartage en France.
- Devenir opérateur d'autopartage, c'est facile ! Vous possédez une voiture, vous avez une place de parking, vous y êtes ! Reste plus qu'à trouver des clients qui vous paient pour ça ! Félicitations pour le nom du service, car-en-bas, caramba !
- A ce sujet, les clients, il va falloir aller les chercher et c'est pas le terme autopartage qui va les faire baver d'envie ! Donc préparez vous à ... vendre (si, si !) mais rassurez-vous c'est fun et vous apprendrez plein de choses. Par contre cela coûte du temps, beaucoup de temps, et de l'argent.....
- C'est un sujet collant, le client, vous verrez, alors encore un mot, D-I-V-E-R-S-I-T-E.... Une évidence qu'il faut marteler : si tout le monde a besoin d'une voiture au même moment pour faire la même chose, passez vite le permis 'transport de passagers' et achetez un bus sur e-bay. Ah, tant que vosu y êtes, oubliez les théories de marketing des années 80, faites voler en éclat les segmentations, et apprenez à aimer l'unicité de l'individu irrationnel et schyzophrénique.
- Mais bon, c'est pas si terrible, et au moins, le car sharing, c'est pas la conquète de l'espace : si au bout de 3 mois votre première voiture rouille toujours au parking et si au bout de 6 mois le Chiffre d'Affaire ne couvre pas la grande majorité des coûts opérationnels, il est toujours temps de reconnaître que c'était peut être pas une si bonne idée, après tout, et limiter les dégâts. Pardon, vous étiez bien sûr en avance sur votre temps !
- Cash is king : bien sûr que l'autopartage à échelle (post-)industrielle demande des investissements lourds, et comme toute nouvelle entreprise, l'absence de cash est fatale, alors, quel que soit le besoin identifié sur votre fichier Excel, doublez ce chiffre et c'est ce qu'il vous faut réunir... Tant qu'on y est, soyez serein et prêt à tout perdre, mais pas plus. Votre banquier vous demande de porter votre caution personnelle ? c'est le moment de trouver ce NON en vous !
- Lancez-vous ! soyez à l'écoute et prêt à changer d'avis. Vos membres (encore eux !) vous feront savoir ce qui leur plaît et ce qui les gêne. Donc faites leur plaisir et arrêtez de leur mettre des bâtons dans les roues (?!?). Quel que soit votre choix d'offre vous serez agréablement et désagréablement surpris par l'intelligence collective de cette communauté de membres que vous 'dirigez'... Et vous récolterez les membres que votre offre mérite !
- Alors, c'est quoi le chiffre magique ? Le nombre de membres par voiture ? Le nombre de voitures par emplacement ? Le nombre de sorties par jour, les heures louées par jour ? L'âge du dirigeant divisé par la racine carrée du nombre de clics sur votre site web à la puissance de votre référencement sur Google.... Naaan !
Je vais vous faire économiser des mois de tâtonnements sur Google Spreadsheet.
Après la trésorerie, ce serait une bonne idée de suivre votre coût d'acquisition client.... Un suivi du CA rapporté aux coûts opérationnels peut aussi vous éviter de rentrer dans le mur sans votre ceinture de sécurité. Avec ca, votre banquier aura le sourire quand vous lui demanderez de financer le doublement de la flotte.
Vraiment, je vous ai tout dit ! vos tripes et votre cerveau feront le reste !
Caramba !
Ce bulletin a été posté par Nicolas le Douarec (Paris, France), on
11.17.2007.
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22 novembre 2007 à 16:02
Bonjour,
J'apprécie votre initiative et votre enthousiasme.
OUI l'autopartage fait envie voire rêver et je suis sur point de me lancer à mon tour.
Il me reste cependant encore 2 questions essentielles à préciser (parmi bcp d'autres!):
-combien de temps faut-il en moyenne pour équilibrer les coûts variables relatifs à une voiture?
-comment se protéger d'un appel d'offres global pour un service d'autopartage sur un territoire comme Paris (et sa banlieue)?
Votre retour d'expérience pourrait sans doute m'aider.
Cordialement,
AF
23 novembre 2007 à 11:11
Bonjour, Arnaud et bon courage dans le montage de ton projet.
Sur la premère question, à mon avis il faut renverser la question, combien de temps te donnes tu ? J'ai donne notre réponse dans le post : on se donne 3 mois, réponse fonction de notre perception du marche, de l'intensité et l'efficacité présumée de notre marketing. Et surtout, la vraie question après est : que se passe t'il si ce n'est pas le cas ?
Sur le sujet de l'appel d'offre, je risquerai deux remarques :
1- Se lancer dans la politique, ca à l'air cool aussi ! Mais, on peut se rassurer, j'ai fait mon choix et c'est hors de question !
2- "la meilleure défense, c'est l'attaque". Mais il est trop tôt pour ça, l'agenda est de continuer à engendrer la satisfaction de nos membres.
Sur ce..... le téléphone sonne !